Ce petit texte m’a été soufflé alors que je préparais ma collection du solstice. Cela faisait très longtemps que je n’avais pas repris la plume et j’ai donc évité de trop y retoucher afin que le message ne se perde pas en retravaillant la forme qui dès le début s’est apparentée à un conte ou une comptine.
Bonne lecture !

Cric, crac, croque,
Les sablés crissent entre les griffes de l’écureuil.
Cric, crac, croque,
Quelques miettes tombées, craquent sous les dents du chevreuil.
Cric, crac, croque,
Qui vient croquer le petit bonhomme qui virevolte dans le vent ?
Tic, tac, toc,
Ce n’est que la citelle qui tape et s’émerveille, de trouver en ce lieu un doigt si délicieux.
Autour d’un chaudron fumant, de gaufriers grésillant et de bols en bois remplis de noix, une demoiselle s’affaire dans l’odeur entêtante d’agrume et d’épices, de caramel et d’aiguilles de pin. Son feu crépitant éloigne l’obscurité, berce le marais d’une chaleur bienfaisante, dissipe les vapeurs laiteuses de la brume pour laisser percer quelques rayons de Lune.
Tous ses délices colorés scintillent sur les branches alentour, tels des appâts gourmands pour les petits enfants.
Pourtant, aucun signe de maison appétissante aux vitres qui se lèchent pour rassasier les affamés. Aucun fourneau en fonte majestueux où pousser la sorcière au long nez.
Juste un cœur qui réchauffe les lieux, et nourri les esprits.
Cric, crac, croque,
Le héron avale tout rond, un gâteau en forme de poisson.
Cric, crac, croque,
Une fournée de beignets fait le festin du hérisson.
Cric, crac, croque,
Qui vient croquer le petit bonhomme qui virevolte dans le vent ?
Tic, tac, toc,
Ce n’est que le Pic-vert qui tape et s’émerveille, de trouver en ce lieu un pied si savoureux.
Si par mégarde, certains s’égaraient en ce lieu, personne ne les engraisserait de savoir, d’amabilités ou de mets de fête. Pas de cage aux barreaux serrés, de soupe de pieds saupoudré de crâne de fée. Juste quelques indications pour guider les désespérés loin du marais, qu’ils quittent ce lieu sans tarder, sans y laisser leur saleté. Et si d’aventure quelques touffes d’herbes gelées les faisait chuter, que les ronces décident de les griffer ou que les vases mouvantes les avalaient… Pour sûr, ils ont dû manquer de respect à un moment donné. Maudire les dieux, les lieux et tous leurs habitants…Trop de familiarité peut parfois froisser !
Mais n’accusez pas la demoiselle, « cette sorcière » de ce sort funeste. D’elle, rien n’est venu que la préservation du marais et de sa paix. Fragile équilibre qu’elle essai de maintenir chaque jour, cherchant à chacun une place malgré le manque d’espace. Et afin de subsister à ce solstice gelé la voilà marchant dans la mousse douce, déposant dans chaque creux un sablé doré, un sucre d’orge coloré, un grelot tintinnabulant… une étincelle de magie pour éclairer l’obscurité.
Chacun aura sa place autour du feu de la Demoiselle du Marais. Sa maison n’est pas grande, mais son cœur est vaste, Il s’appelle immensité, Nature et Liberté.
Cric, crac, croque,
Le cerf s’avance, croque une pomme et se couche.
Cric, crac, croque,
A ses bois, guirlandes de houx et bonhommes d’épices
Cric, Crac, croque,
Qui vient l’y grignoter et le faire tournoyer ?
Tic, Tac, Toc,
Ce n’est que la mésange, qui tape et s’émerveille, de trouver en ce lieu un œil si merveilleux.
Une petite précision s’impose (soufflée par mon amie Anne /Lorliaswood). Ce texte est un texte poétique. Si vous souhaitez faire des offrandes en pleine nature, privilégiez des produits natuels et non transformés afin que les animaux mangent de la nourriture seine et adaptée: fruits et légumes, céréales, noix ou noisettes ou bien même des oeufs !